La conduite hivernale, ça vous dit quoi ? En fait c’est simple, on y apprend comment conduire en sécurité sur une route glacée, on peaufine nos techniques de conduite préventive afin de bien réagir et surtout regarder au bon endroit en cas de glisse. Simple mais…qui demande de la pratique!
Selon moi, cette formation devrait tout simplement être obligatoire pour l’obtention d’un permis de conduire. Elle permet de développer les bons réflexes grâce à la compréhension adéquate des phénomènes physiques de la conduite sur chaussée glissante.
En plus, un tel apprentissage atténue la peur trop fréquente associée à l’utilisation de son auto pendant les journées enneigées. On vit au Québec, on ne peut pas s’en sauver ! Mais si je vous dis que cette fameuse conduite hivernale a eu lieu au fabuleux circuit de Mécaglisse (là où il fait si bon vivre !), cela embellit considérablement notre hiver particulièrement froid et gris. Les exercices ont été élaborés sur des tracés diversifiés dans le but de tirer le maximum de chacun des véhicules fournis.
Mais quels bolides pouvons-nous conduire sur une piste glacée, me demanderez-vous ? La réponse est : tous. Cependant, ceux que j’ai eu la chance de faire gentiment déraper n’étaient rien de moins que des Porsche Carrera 4S (traction intégrale), Cayman S et Carrera S (roues motrices arrière). Déjà là, c’est une expérience en soit.
Dérapages contrôlés
Le contexte s’est avéré idéal pour exécuter des dérapages contrôlés, dans un environnement sécuritaire. Les propriétaires de Porsche sont, règle générale, assez frileux (si je peux me permettre le jeu de mots) à utiliser leur bolide l’hiver. Avec ce programme, on nous a prouvé que ces voitures d’exception étaient à la hauteur.
Les Porsche se sont comporté de façon drôlement stable et efficace. Et il faut mentionner que les conditions du circuit de Mécaglisse, très bien entretenu, sont extrêmes, soit une épaisse couche de glace recouverte d’un peu de neige. Il faut inévitablement bien chausser ceux et celles qui iront se déhancher sur la piste. Les Nokian Hakkapeliita 8, munis de clous de 1,5 millimètres, ont parfaitement répondu aux attentes.
La première portion de la journée, au volant de Carrera 4S, consistait en un freinage en appui (trail braking) dans le but de faire pivoter l’auto en direction d’un slalom, qui devait s’exécuter en dérapage. J’ai été impressionnée de constater que, bien que le moteur de la Carrera se positionne à l’arrière, les changements de direction ne se sont pas avérés trop violents, mais plutôt prévisibles.
L’anticipation demeure la clé. Encore une fois, les Porsche sont bien équilibrées ! Mais celle qui gagne le concours de la répartition du poids est sans doute la Cayman S, que l’on a conduite sur le deuxième tracé, en ovale cette fois. On s’est exercé à initier un dérapage avec les transferts de poids. L’objectif : ne jamais arrêter de déraper et enchaîner les quatre courbes du circuit, dont deux étaient entrecoupées d’un slalom.
Finalement, le grand cercle de dérapage nous attendait en après-midi, où nous étions mandatés d’exécuter de belles grandes glisses contrôlées. Les Carrera S ont parfaitement relevé le défi.
Moi qui suis une habituée de la glisse sur asphalte (drift) avec une voiture au moteur avant (Nissan 240SX), j’ai vite compris que la marge de manœuvre était encore plus mince sur la glace, avec un moteur arrière.
Truc de pilotage
Le secret demeure de bien ressentir les réactions de l’auto afin de dicter les bonnes commandes au bolide : initiation du dérapage avec un bon coup d’accélérateur, contrebraquage rapide, pivotement de l’auto avec la puissance, correction constante avec le volant, et hop ! Les tours se sont enchaînés. Sérieusement, j’ai eu un plaisir fou à faire danser ces bêtes (facilement dociles) pendant plusieurs heures !
Comme si on pouvait espérer encore plus de notre journée, les responsables du programme Camp4 nous ont permis d’exécuter quelques tours sur le long circuit en reliant les pistes 1 et 2. Cet enchaînement d’une vingtaine de courbes sans aucun contrôle de stabilité (PSM off), c’est l’origine même du mot extase !
Le pilote d’usine de Porsche y était
Les conseils de notre instructeur et propriétaire du complexe Mécaglisse, Franck Kirchhoff, ont rendu le tout encore plus enrichissant ! Même le pilote d’usine Porsche, le Français Romain Dumas, était sur place et s’est amusé sur la glace. Il est l’heureux élu qui conduira la LMP1 lors du grand retour du constructeur de Stuttgart aux 24 heures du Mans en juin prochain.
Maintenant offert dans cinq pays (Finlande, Italie, Norvège, Chine et Canada), le programme Camp4 a été pour la première fois présenté en 1996, en Finlande. Le Canada l’a accueilli pour la première fois en 2011. Le Camp4 est axé sur la précision, et est offert à tous. Il faudra débourser 5 195$ pour y participer.
Ce montant inclut trois nuits à l’hôtel Estérel, tous les repas et deux jours complets de conduite hivernale. Le Camp4S, d’une durée de trois jours, est également offert à Mécaglisse pour ceux qui auraient déjà complété le Camp4. Ce programme plus avancé met l’accent sur la performance.
Des gens d’un peu partout dans le monde viennent au Canada pour profiter de cette expérience unique. Comme les programmes 2014 sont déjà complets, les intéressés devront réserver pour 2015. Cliquez ici pour plus d’information.
Un énorme merci à Porsche Canada pour cette magnifique journée.
Source : Autoblog Québec